C’est ce que titraient hier les journaux qui ont très succinctement évoqué cette rencontre. Il faut dire qu’au lendemain de la victoire des bleus en demi-finale, il y avait peu de chance de faire le buzz. Ce d’autant moins qu’après plus de trois mois de grève intermittente à la SNCF, les Français croient probablement davantage à nos chances d’être champions du monde de football que de dialogue social…
Et pourtant ! Cette rencontre est historique et marque peut-être le début du renouveau tant attendu. Historique parce que c’est semble-t-il la première fois que les partenaires sociaux au plus haut niveau parviennent à prendre eux-mêmes l’initiative d’une rencontre en-dehors d’une invitation du gouvernement ou d’une actualité brûlante.
Certes, une réunion d’une heure c’est encore trop peu pour présager d’un profond bouleversement des pratiques, mais c’est déjà une incontestable illustration d’un phénomène attendu après les dernières réformes, et indispensable à ce qu’elles produisent des résultats concrets : la reprise en main du dialogue social par les partenaires eux-mêmes.
Après que le cadre juridique ait été significativement adapté au cours des dernières années, et singulièrement ces derniers mois, il ne manquait plus qu’à observer que les acteurs du dialogue social s’emparent effectivement des outils et de l’espace considérable qui sont aujourd’hui à leur disposition.
Le principe et l’agenda de cette première réunion du 11 juillet font évidemment penser à l’accord de méthode, indispensable préalable dans les entreprises au développement d’un climat de confiance et à l’avènement d’une négociation loyale et constructive.
Souhaitons que cette initiative au sommet de la pyramide inspire tous les acteurs en entreprise.
Restera sans doute à les accompagner, notamment par la formation, afin que des décennies de guerre de positions cèdent enfin la place à des échanges à la fois plus exigeants, plus respectueux, plus constructifs, et finalement plus utiles à tous.
Thierry BEGUIN, Consultant-Formateur